Détails du terme - Abondant (Château) 2e partie

Abondant (Château) 2e partie

Famille de Pérusse des Cars

Après l'extinction en 1845 en ligne directe masculine de la branche de Tourzel, le domaine passa à la maison de Pérusse des Cars du fait du mariage (25 juin 1817) d'Augustine Frédérique Joséphine du Bouchet de Tourzel avec le général et homme politique Amédée François Régis de Pérusse, second duc des Cars en 1822 (duc et pair héréditaire en 1830, mais les lettres patentes, préparées en juillet, ne purent être signées. Refusant le serment à Louis-Philippe, il retira sa demande de lettres et devint par la suite représentant du comte de Chambord en France), qui le conserva jusqu'au début du XXe siècle.

Geneviève, duchesse de Vallombrosa, qui fut portraiturée par Alexandre Cabanel et donna son nom à deux roses (en 1875 puis en 1879-1880) mourut au château le 17 octobre 1886, année où son fils, l'aventurier et militant politique Antoine Amédée Marie Vincent, marquis de Morès (1858-1896), revint ruiné des États-Unis en France.

Elle eut trois fils et une fille, Claire Manca-Amat de Vallombrosa (1868-1956), épouse du comte Louis Lafond (elle a été photographiée à côté de sa mère sur un cliché datant de 1870 à 1879 ; photo de la collection du marquis de Morès, mise en ligne par la Historical Society of North Dakota).

Héritant d'Abondant en 1902, celle-ci décida, malgré la désapprobation de son cousin Louis Albert Philibert Augustin, quatrième duc des Cars, de vendre le domaine maternel et fit alors déposer et remonter dans une pièce de son hôtel parisien le décor mural et le mobilier du grand salon : or, Gérard Mabille mentionne que ce sont les décors de deux pièces contiguës, le grand salon et le "salon de pékin", communiquant par une grande double porte, qui furent déposés pour être transportés et remontés (cf. le "plan restitué" du château après 1750 illustrant l'article).

De son côté, le duc des Cars fit acheminer de Paris des cercueils afin de transférer les restes des membres de sa famille de l’église d'Abondant au cimetière de Saint-Symphorien, commune de son château de Sourches.

Dépourvu de ses boiseries, le grand salon fut redécoré dans le style Louis XV, comme en témoigne la carte postale publiée par Mabille qui montre la corniche originelle (disparue), probablement par son acquéreur l'industriel américain Franklin Singer, qui demanda à Achille Duchêne de dessiner un parterre de broderie en buis taillés et graviers colorés dans un vaste boulingrin « en demi-lune » côté parc, marqué au centre par deux escaliers se faisant face accostés de deux vases sculptés, dont le tracé « à la française » subsiste. Au-delà s’étendait un long espace gazonné ou tapis vert, prolongé par une longue perspective axiale qui rejoignait les percées de la forêt de Dreux, et traversant visuellement le château, répondait à la longue allée d'arrivée, enjambant des douves sèches (?) et la grille de la cour d'honneur.

Henry Herman Harjes

En 1920, le lieutenant-colonel Henry Herman Harjes, banquier américain associé de J.P. Morgan & Co. en France, racheta le domaine, où il forma un équipage de chasse à courre ; sa famille y menant grand train fut très appréciée dans la région, mais elle se vit rapidement endeuillée, car en janvier 1923, au cours d’une chasse durant laquelle Hope Dorothy Harjes, âgée de 25 ans, montait en amazone, son cheval se cabra, elle fit une chute et son crâne heurta une souche qui la blessa mortellement ; la croix de granit gris gravée des mots In memoriam Hope Dorothy Harjes - 5 juin 1898 - 3 janvier 1923 qui fut érigée en forêt de Dreux à cet endroit a subsisté.

En août 1926, Harjes meurt lors d’un match de polo à Deauville. Le château et ses onze hectares de parc sont alors revendus.

Pannonica de Koenigswarter

Pendant la Seconde Guerre mondiale, devenu propriété de Pannonica Rothschild et de son mari, le commandant Jules de Koenigswarter, le château abrita au printemps 1945 le centre El Alamein de la 1re division française des Forces françaises libres, dirigé par Roger Piedvache


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